El año pasado en Marienbad |
«Les pas de celui qui s’avance sont absorbés par les tapis si lourds si épais, qu’aucun bruit de pas ne parvient à sa propre oreille comme si l’oreille même de celui qui s’avance une fois de plus le long de ce couloir à travers ce salon ces galeries d’une construction d’un autre siècle cet hôtel immense luxueux baroque lugubre. Des couloirs interminables succèdent aux couloirs silencieux déserts, surchargés d’un décor sombre de boiseries de stucs, de panneaux moulurés marbres glaces noires, tableaux aux teintes noires colonnes encadrements sculptés des porters enfilades de portes de galeries de couloirs transversaux qui débouchent à leur tour sur des salons déserts des salons silencieux ... sur un sol de graviers ou de dalles de pierre sur lesquels je m’avançais une fois de plus le long de ce couloir à travers ces salons ces galeries dans cette construction, d’un autre siècle cet hôtel immense luxueux baroque lugubre où des couloirs interminable ... de salles silencieuses où les pas de celui qui s’avance sont absorbés par des tapis si lourds si épais qu’aucun bruit de pas ne parvient à sa propre oreille comme si l’oreille elle-même ... des dalles de pierre sur lesquelles je m’avançais une fois de plus le long de ces couloirs à travers ces salons ces galeries dans cette construction d’un autre siècle cet hôtel immense silencieux baroque lugubre où des couloirs interminables succèdent aux couloirs silencieux déserts surchargés d’un décor sombre de boiseries de stucs de panneaux moulurés marbres glaces noires tableaux aux teintes noires colonnes ... encadrements sculptés de portes de galeries de couloirs transversaux qui débouchent à leur tour sur des salons déserts des salons surchargés d’une construction d’un autre siècle des salles silencieuses où les pas de celui qui s’avance sont absorbés par des tapis si lourds si épais qu’aucun bruit de pas ne parvient à sa propre oreille comme si l’oreille elle-même était très loin très loin du sol de tapis très loin de ce décor lourd et vide très loin de cette frise compliquée qui court sur les plafonds avec ces rameaux et ces guirlandes comme des feuillages anciens comme si le sol était encore de sable ou de gravier des dalles de pierre sur lesquelles je m’avançais une fois de plus comme à votre rencontre entre ces murs chargés de boiseries de stucs de moulures de tableaux de gravures encadrées parmi lesquelles je m’avançais parmi lesquelles j’étais déjà moi-même en train de vous attendre très loin de ce décor où je me trouve maintenant devant vous en train d’attendre celui qui ne viendra plus qui ne risque plus de venir de nous séparer de nouveau de vous arracher à moi.»